Le réchauffement climatique
“Le réchauffement du système climatique est sans équivoque et, depuis les années 1950, beaucoup de changements observés sont sans précédent depuis des décennies voire des millénaires. L’atmosphère et l’océan se sont réchauffés, la couverture de neige et de glace a diminué, le niveau des mers s’est élevé et les concentrations des gaz à effet de serre ont augmenté.”
«Le forçage radiatif est positif et a conduit à une absorption nette d’énergie par le système climatique. La plus grande contribution à ce forçage radiatif provient de l’augmentation de la teneur de l’atmosphère en CO2 depuis 1750.»
Méthode d’évaluation et certitudes
L’évaluation des modèles climatiques : «Depuis la publication du quatrième Rapport d’évaluation, les modèles climatiques ont progressé. Les modèles reproduisent les structures spatiales et tendances de température en surface observées à l’échelle des continents sur de nombreuses décennies, y compris le réchauffement relativement rapide observé depuis le milieu du XXe siècle et le refroidissement suivant immédiatement les éruptions volcaniques majeures (degré de confiance très élevé).»
La quantification des réponses du système climatique : « Effectuées à partir d’observations et de modèles, les études des changements de température, des rétroactions climatiques et des changements que subit le bilan énergétique de la Terre apportent des éléments fiables concernant l’amplitude du réchauffement de la planète en réponse au forçage passé et futur.»
La compréhension du système climatique et de ses changements récents : «L’influence de l’homme sur le système climatique est clairement établie, et ce, sur la base des données concernant l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, le forçage radiatif positif, le réchauffement observé et la compréhension du système climatique.»
La détection et l’attribution des changements climatiques : « On détecte l’influence des activités humaines dans le réchauffement de l’atmosphère et de l’océan, dans les changements du cycle global de l’eau, dans le recul des neiges et des glaces, dans l’élévation du niveau moyen mondial des mers et dans la modification de certains extrêmes climatiques. On a gagné en certitude à ce sujet depuis le quatrième Rapport d’évaluation. Il est extrêmement probable que l’influence de l’homme est la cause principale du réchauffement observé depuis le milieu du XXe siècle. »
Les changements climatiques observés
L’atmosphère : « Chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaude à la surface de la Terre que toutes les décennies précédentes depuis 1850. Les années 1983 à 2012 constituent probablement la période de 30 ans la plus chaude qu’ait connue l’hémisphère Nord depuis 1 400 ans (degré de confiance moyen).»


Les océans : « Le réchauffement océanique constitue l’essentiel de la hausse de la quantité d’énergie emmagasinée au sein du système climatique et représente plus de 90 % de l’énergie accumulée entre 1971 et 2010 (degré de confiance élevé). Il est quasiment certain que l’océan superficiel (jusqu’à 700 m de profondeur) s’est réchauffé entre 1971 et 2010, et ce dernier s’est probablement réchauffé entre les années 1870 et 1971.»
La cryosphère : « Au cours des deux dernières décennies, la masse des nappes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique a diminué, les glaciers de presque toutes les régions du globe ont continué à se réduire et l’étendue de la banquise arctique et celle du manteau neigeux de l’hémisphère Nord au printemps ont continué à diminuer (degré de confiance élevé).»
Le niveau des mers : « Depuis le milieu du XIXe siècle, le rythme d’élévation du niveau des mers est supérieur au rythme moyen des deux derniers millénaires (degré de confiance élevé). Entre 1901 et 2010, le niveau moyen des mers à l’échelle du globe s’est élevé de 0.19 m [de 0.17 à 0.21 m]. »
Le cycle du carbone et autres cycles biogéochimiques : « Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone, de méthane et de protoxyde d’azote ont augmenté pour atteindre des niveaux sans précédent depuis au moins 800 000 ans. La concentration du dioxyde de carbone a augmenté de 40 % depuis l’époque préindustrielle. Cette augmentation s’explique en premier lieu par l’utilisation de combustibles fossiles et en second lieu par le bilan des émissions dues aux changements d’utilisation des sols. L’océan a absorbé environ 30 % des émissions anthropiques de dioxyde de carbone, ce qui a entraîné une acidification de ses eaux.»



Les changements climatiques annoncés
« De nouvelles émissions de gaz à effet de serre impliqueront une poursuite du réchauffement et des changements affectant toutes les composantes du système climatique. Pour limiter le changement climatique, il faudra réduire notablement et durablement les émissions de gaz à effet de serre.»
La température atmosphérique
« A la fin du XXIe siècle, l’augmentation de la température à la surface du globe sera probablement supérieure à 1.5°C par rapport à l’époque allant de 1850 à 1900, pour tous les RCP sauf le RCP2.6. Il est probable qu’elle dépassera 2°C selon les RCP6.0 et RCP8.5, et il est plus probable qu’improbable qu’elle dépassera 2°C selon le RCP4.5. Dans tous les RCP envisagés à l’exception du RCP2.6, le réchauffement se poursuivra après 2100. Il continuera à présenter une variabilité interannuelle à décennale et ne sera pas uniforme d’une région à l’autre.»
Le cycle de l’eau
« Les changements concernant le cycle mondial de l’eau en réponse au réchauffement au cours du XXIe siècle ne seront pas uniformes. Le contraste des précipitations entre régions humides et régions sèches ainsi qu’entre saisons humides et saisons sèches augmentera, bien qu’il puisse exister des exceptions régionales. »
L’océan
« A l’échelle mondiale, l’océan continuera à se réchauffer au cours du XXIe siècle. De la chaleur sera absorbée à la surface et pénétrera jusqu’à l’océan profond, perturbant la circulation océanique. »
La cryosphère
« Il est très probable qu’au cours du XXIe siècle, l’étendue et l’épaisseur de la banquise arctique continueront à diminuer, de même que l’étendue du manteau neigeux de l’hémisphère Nord au printemps, au fur et à mesure de l’augmentation de la température moyenne à la surface du globe. A l’échelle mondiale, les glaciers continueront de perdre de leur volume. »

Le niveau des mers
« Le niveau moyen mondial des mers continuera à s’élever au cours du XXe siècle. Selon tous les RCP, il est très probable que cette élévation se produira à un rythme plus rapide que celui observé entre 1971 et 2010, en raison du réchauffement accru de l’océan et de l’augmentation de perte de masse des glaciers et des nappes glaciaires.»
Le cycle du carbone et autres cycles biogéochimiques
« Le changement climatique affectera les processus liés au cycle du carbone d’une manière qui amplifiera l’accroissement du CO2 atmosphérique (degré de confiance élevé). Le phénomène d’acidification de l’océan augmentera, puisque celui-ci continuera de piéger du carbone.»

Stabilité et irréversibilité du système climatique
« Le cumul des émissions de CO2 détermine dans une large mesure la moyenne mondiale du réchauffement en surface vers la fin du XXe siècle et au-delà. La plupart des caractéristiques du changement climatique persisteront pendant de nombreux siècles même si les émissions de CO2 sont arrêtées. L’inertie du changement climatique est considérable, de l’ordre de plusieurs siècles, et elle est due aux émissions de CO2 passés, actuelles et futures. »
La température moyenne de surface est en hausse depuis le début du XXe siècle et les continents se réchauffent plus vite que les océans.
- La fonte des neiges et des glaciers, couplée à l’expansion thermique des océans, provoque la hausse du niveau des mers. Les terres situées au niveau de la mer (ou en deçà) sont menacées, de même que les sources d’eau douce risquent d’être contaminées par l’eau de mer (salinisation). L’élévation du niveau des mers représente un risque pour les habitations, les infrastructures etc.
- Le climat joue un rôle essentiel dans la distribution global des eaux douces continentales. La modification de la distribution des précipitations et des températures risque d’altérer la distribution des ressources en eaux douces, réduisant considérablement leur accès pour les populations les plus vulnérables.
- Les évènements extrêmes vont s’accentuer (hausse des vagues de chaleur et des froids extrêmes, irrégularités des précipitations – moindres dans certaines régions, plus intenses dans d’autres, sécheresses plus fréquentes et plus sévères)…
- La chimie des océans est modifiée par l’accroissement des quantités de carbone absorbées (acidification) ce qui menace la survie des espèces marines et le réseau trophique auquel elles appartiennent.
- Les écosystèmes terrestres et marins ont été et continueront d’être affectés par le changement climatique. Les animaux, les plantes, les bactéries, les virus migreront vers de nouvelles régions aux conditions climatiques plus favorables. Les maladies infectieuses et certaines espèces vont apparaître dans des régions où elles étaient absentes, jusqu’à présent.
- La santé humaine et les taux de mortalité sont modifiés à différents degrés, en réponse en changement climatique. Si la mortalité liée au froid météorologique est susceptible de décroître, les autres risques sont susceptibles d’augmenter ce qui aura des répercussions sur la distribution des maladies infectieuses (malaria, dengue, paludisme …). Les cultures réduites par les sécheresses, la qualité dégradée de l’air et des eaux, l’augmentation des risques de submersion rendront les conditions de vie plus difficiles.